Beausoleil

2020

Réhabilitation du domaine Charlot

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Beausoleil

Coût : 7 705 900 € H.T.

Surface : 2373 m2


Pour dessiner ce projet complexe et imbriqué, nous avons choisi et cherché à mettre en oeuvre les différents programmes de la façon la plus simple et la plus efficace possible. Avec son hall donnant sur l’avenue du Maréchal Foch et ses dispositifs verticaux, nous offrons la possibilité de desservir tous les éléments du programme en un seul point. Le dispositif que nous proposons permet d’irriguer l’ensemble du site d’une façon très simple. En effet, la desserte verticale donne à chaque entité une autonomie et une facilité dans les usages. Cette entrée basse est donc dédiée à l’accueil de l’ensemble des publics. Avec sa salle polyvalente, pouvant aussi bien accueillir conférences que projections de films, et son lieu d’exposition, nous avons là des espaces vivants et accueillants. De plus, comme vous pouvez le voir sur la perspective du hall, un grand escalier gradin se présente comme une invitation à s’attarder, s’installer. Une triple hauteur surmontant ce dernier donne à lire les différents niveaux du projet. On y voit un premier niveau consacré au restaurant et à la cuisine, mais également l’escalier doré conduisant à la médiathèque. Ainsi, d’un seul regard, le public peut appréhender facilement l’imbrication harmonieuse des programmes. Ce niveau consacré à la cuisine et au restaurant justement, est positionné de plain-pied avec le jardin avant de la villa, le jardin d’apparat. Le restaurant et le bar s’ouvre ainsi généreusement vers une terrasse, dont les regards seront filtrés par une belle vigne. Connecté au rez-de-chaussée de la villa historique, vient ensuite l’ensemble des programmes de la médiathèque. Il nous a semblé très important de l’installer sur un niveau seulement, afin d’en respecter la fluidité qu’elle impose. Les différents univers y trouvent facilement leur place. La lumière naturelle y abonde: des hauts jours en double hauteur donnent une ampleur aux espaces, des baies s’ouvrent sur la ville et le jardin, et des vues vers la mer sont cadrées par des baies dont les formes singulières font écho au dessin de la roche apparente du mur de soutenement existant. Ce que nous proposons ici, ce sont des lieux particuliers. Des lieux qui laissent place à des ergonomies inventives, des lieux où chacun pourra trouver sa place. La médiathèque doit s’adresser à tous les publics, chacun doit se sentir heureux d’être là. C’est pourquoi elle se développe sur un grand plateau libre, qui lui donne une grande souplesse, une grande évolutivité dans le temps. Nous avons placé la crèche à l’étage supérieure, de plain-pied avec une grande terrasse. Là encore, elle est accessible par le biais de l’ascenseur, mais se trouve aussi être proche du parking positionné avenue du Carnier. Ce que nous cherchons à mettre en oeuvre dans ce projet ce sont des connexions multiples et faciles. De plus, chaque étage se trouve être directement connecté aux différents niveaux correspondants de la villa Chêne réhabilitée, et chaque entité trouve son espace extérieur: tout est mis en oeuvre pour que l’ensemble du site soit investi. Les espaces extérieurs sont d’ailleurs très présents. Les jardins historiques sont en relation visuelle constante avec les espaces intérieurs. Ce dialogue installe une atmosphère, il fait du lien être l’architecture et le paysage. Ce qui nous parait important dans ce projet, ce sont les interventions et les connexions que nous avons mis en place. Pour nous, le maitre mot est la fluidité, l’interrelation entre les lieux. Aussi, la perspective principale met en évidence le dialogue que nous avons installé entre les différentes volumétries. Les volumes entrent en résonance avec le site, et le projet semble se développer à partir du socle de la rue: cette belle matière qu’est le mur existant se déroule, puis se soulève pour devenir l’entrée du bâtiment. Des transparences en rez-de-chaussée peuvent ainsi advenir, et le bâtiment s’ouvre généreusement vers la rue. Posé sur ce grand mur massif, nous poursuivons la frêle grille de l’existant. C’est la place pour le jardin et la terrasse ombragée du bar. Ensuite, nous avons la masse de la médiathèque qui impose sa présence. Le porte à faux lui donne le statut d’équipement public, un volume emblématique à la sous face blanche et pure, sous face qui détache mieux encore cette matière minérale qui semble faire partie de la montagne elle-même. La toiture qui accueille les jardins potagers est aussi une vaste esplanade. C’est un lieu où l’on peut imaginer de multiples activités urbaines. C’est le bien de la collectivité, une nouvelle place pour le quartier et la ville. De là on peut prendre la mesure de la beauté des paysages et l’on peut profiter du panorama vers la mer. Pour terminer nous avons placé, au point le plus haut du projet, un petit belvédère, à la manière d’un cadre qui offre les vues les plus lointaines. De là, on pourra contempler les couchers de soleil. Dans ce projet nous avons cherché à mettre en harmonie un site et des programmes. Pour nous le maitre mot c’est celui de la fluidité et de l’évidence. Nous avons dessiné un lieu qui fabrique du lien, notre architecture entre en raisonnance avec l’existant. Elle le valorise, de part un contraste entre leurs matérialités, ainsi que grâce à une legère mise à distance du projet par rapport à la villa, permettant la mise en lumière et l’appréciation des quatre façades de cette dernière. Tout est mis en oeuvre pour que les espaces, ainsi que les parcours, évoquent et portent la dimension culturelle des programmes. Ce que nous recherchons c’est une générosité spatiale, une générosité au service des usages multiples que contient le bâtiment. Pour ce faire, notre projet revendique une certaine exemplarité, à la fois urbaine mais également spatiale. Vous l’avez compris, ce projet cherche à transposer la générosité du programme dans l’architecture.