Maître d’ouvrage : Ville de Maizières-les-Metz
Coût : 6 200 000 € H.T.
Surface : 3400 m2
Le conservatoire de musique est un monolithe de cent mètres de long et quarante mètres de large. Il est positionné perpendiculairement à la voie principale et offre un porte-à-faux de seize mètres sur l’espace public. Le bâtiment s’adosse à une forêt de séquoias géants, toujours placés perpendiculairement à la voie principale. L’ensemble forme une porte qui marque l’entrée de la ville. Un large parvis se glisse sous le bâtiment. Le public emprunte l’escalier monumental qui le conduit vers la cour intérieure et le hall principal. Ce grand espace à ciel ouvert est vêtu d’une peinture phosphorescente. Le soir, il irradie encore de son étrange lumière. Le programme est mixte, il est constitué de locaux pour les adolescents du quartier, d’un accueil périscolaire, d’une salle festive, d’un auditorium et d’un conservatoire de musique. Ces fonctions sont rassemblées dans un bâtiment unitaire. La complexité programmatique est gérée à l’intérieur dans un corps unique. La confrontation de ces programmes associés donne une grande richesse au bâtiment, chaque entité se valorisant mutuellement par contraste. L’enveloppe révèle peu le programme qu’elle contient, seules les grandes baies laissent entrevoir la salle festive. On pourra apercevoir les danseurs dans leurs déplacements éphémères. La lumière naturelle abonde, les patios très colorés apportent une lumière particulière. Cette configuration en patios protège aussi les espaces des nuisances de l’autoroute qui est proche. Mais ce bâtiment n’est pas conçu comme un simple monolithe extrudé. Son enveloppe s’enroule progressivement et finit par absorber les deux niveaux consacrés au conservatoire de musique. Cet enroulement dynamise la silhouette générale et les lignes de fuite des volumes semblent étrangement perturbées. La peau extérieure affiche la rusticité d’un béton courant, un béton aux défauts assumés. Le bâtiment est réalisé en béton armé coulé en place et posé sur pieux. Par contraste, les matières des espaces intérieurs sont précieuses. La grande salle est en bois clair, le plafond laisse entrevoir à travers les grandes alvéoles de belles surfaces dorées qui donnent une teinte chaude à la lumière. L’auditorium est enrobé de fils tendus sur ses trois faces. Il suffit d’un léger souffle pour que les parois s’animent, on prend alors la mesure de son épaisseur. L’acoustique réglable (volets commandés) disparaît derrière ce filtre. Le bois précieux du sol (wengé) renforce l’effet d’écrin du lieu. L’accueil périscolaire est monochrome, la teinte orange sature l’espace, la résine brillante du sol renforce son côté très artificiel. La logique première consiste à mettre en œuvre des contrastes très forts entre les espaces : contrastes des matières, contrastes chromatiques et lumineux. Il y a une dissociation complète entre l’intérieur et l’extérieur. La rusticité de l’enveloppe rompt ainsi avec la préciosité de l’intérieur.