Rennes

2023

SMAC, MJC et médiathèque

Maître d’ouvrage : Ville de Rennes
Coût : 11 889 921 € H.T.
Surface : 5824 m2


Le pôle culturel Antipode est construit au sein de la nouvelle ZAC de la Courrouze à seulement deux kilomètres du centre historique. Bien desservi par le tramway et irrigué par les mobilités douces, les urbanistes Secchi et Vigano ont organisé les différents programmes comme de grands ilots inondés par le végétal. Le site est un vaste territoire qui historiquement accueillait des usines d’armement. Pour faire perdurer sa mémoire, certains murs ont été conservés ainsi que de grands arbres qui marquent l’horizon.

Le projet s’inscrit dans un paysage urbain très aéré, le bâtiment se trouve comme noyé dans cet univers arboré, un phénomène amené à s’accentuer avec le temps. Il se dévoilera à travers les grands chênes qui filtreront les vues. Comme un château dans son parc, le bâtiment apparaîtra comme dissimulé dans cet univers végétal.

Le programme est d’une grande richesse et l’objectif était bien de tisser des relations entre des éléments très différents. C’est donc une agora qui relie des ilots aussi différents qu’une SMAC, une médiathèque, des salles de répétition, une MJC, des salles de musique et d’enregistrement, des salles de danse et une salle de répétition et de création. L’enjeu a donc été de tous les rassembler tirant évidemment profit de la richesse d’une proximité inhabituelle. Nous les avons imbriqués, fusionnés, autour d’une agora placée au cœur du bâtiment. Associée à un patio, elle connecte les éléments les plus publics du programme comme le bar, l’espace d’exposition ou la salle de conférence. Le bâtiment s’étend généreusement sur le site et occupe la totalité de la parcelle. Les espaces semblent juxtaposés les uns aux autres sans hiérarchie apparente. Le projet est dessiné comme une masse étendue et compacte dont les vides auraient été soustraits. Les quatre patios et les multiples terrasses irriguent les espaces de lumière naturelle. Le visiteur est constamment projeté vers ces extérieurs intérieurs qui forment des repères. Les vides que l’on peut voir en plans et dans les multiples coupes fabriquent de micro-espaces. Les plans presque labyrinthiques révèlent la complexité de l’imbrication des programmes et de leurs épaisseurs. A l’image d’un Raum, le plan à l’échelle inhabituelle met en lumière une absence apparente de hiérarchie. Les parcours se croisent, s’entrelacent, pour mieux dévoiler les programmes. Nous avons là une architecture de l’interstice, une architecture de l’anfractuosité.

A l’extérieur, la masse noire du bâtiment contraste avec la luminosité des espaces intérieurs. La médiathèque prend la lumière sur ses quatre faces comme si elle échappait à cette masse épaisse et compacte.