Avrillé

Cet édifice public possède une géométrie pure et élaborée. La courbe du bâtiment qui longe la rue, n’entrant que brièvement en contact avec le sol, confère à la médiathèque une troublante légèreté qui rappelle les jeux d’équilibre des ballerines. Cette grâce contraste avec l’aura imposante qui se dégage du bâtiment : un jeu de transparence révèle les spacieuses salles de lectures aux passants, présentant ce havre de quiétude à la ville comme s’il invitait à y pénétrer. La lumière se pose sur ses façade comme sur les pages d’un livre ; nuançant sa volumétrie, la rendant changeante.

La nouvelle médiathèque et son élégance discrète ont été pensées pour qu’elles intègrent leur environnement avec respect, et ne troublent ni la ligne d’horizon esquissée par les arbres, ni la relation qu’entretenaient les immeubles et les anciennes usines environnantes avant son arrivée.

Le plaisir et les besoins de ses usagers ont guidé son élaboration. C’est pour répondre à leurs demandes que nous avons dessiné un lieu d’éveil, de bienveillance ; un refuge amené à devenir un repère au cœur de la ville. Nous avons conjugué masse et fluidité de façon à ce que la nature et la ville soient toujours à portée de regard. Tout est mis en œuvre pour rapprocher les lecteurs du parc : outre la place occupée par les surfaces vitrées et la priorité donnée aux transparences intérieures, un grand balcon permet de se sentir encore plus proche du paysage. À la belle saison, ce prolongement de l’espace intérieur permettra aussi de mieux respirer et de mieux aérer, aidé par la présence d’un haut-jour central.

Le rez-de-chaussée du bâtiment réunit l’entrée, l’accueil, la ludothèque, les espaces de lecture pour adulte, enfants, ainsi que la salle multiculturelle, qui peut s’ouvrir vers les autres espaces et vers le jardin. Tous les espaces sont ici réversibles. Libérés des traditionnels poteaux, ils permettent tout type d’aménagement : seul le grand escalier gradin est fixe. Une double hauteur permet d’apprécier l’ampleur de l’espace, sa générosité, ainsi que de la qualité de la lumière naturelle qui y abonde. Ce grand vide met les deux niveaux de ce lieux public en relation visuelle.

À l’étage se situent les autres pôles de lecture, qui incarnent des univers différents. Les locaux de l’administration sont rassemblés le long d’une seule et unique façade, ceci afin de ne jamais faire obstacle aux transparences intérieures qui ouvrent les espaces les uns sur les autres, et de privilégier au contraire l’harmonie d’un ensemble.

Enfin, une cinquième façade offre un espace de lecture supplémentaire aux bibliophiles : prairie à ciel ouvert équipée d’un gradin, il questionne les usages et en repousse les limites pour faire de la lecture une expérience encore plus agréable, qui n’a plus à se cantonner aux espaces intérieurs. Il se prête aussi à l’organisation d’ateliers et d’activités tous publics, car il a été pensé pour réunir les gens, favoriser les rencontres et les discussions : il est une ode au vivre-ensemble.