Maître d'ouvrage : CAUE Strasbourg, ADIL Strasbourg
Coût : 320 000€ H.T
Surface : 385 m2 + ext 63 m2
Le 5 rue Hannong regroupe les locaux de cinq organismes : le CAUE, l’Ordre des Architectes, l’ADIL, la Fondation du Patrimoine et la Maison Européenne de l’Architecture. Leur réaménagement a été pensé dans le respect du bâtiment du XIXe siècle qui les abrite. Tout en conservant et en remettant à jour certains de ses éléments caractéristiques, nous avions à cœur de créer de nouveaux univers contrastés et sensoriels adaptés aux programmes pédagogiques de ces institutions. Desservis par un parcours de courbes et de contre-courbes, ils promettent à leurs visiteurs une expérience visuelle et spatiale qui prolonge le projet global de valorisation de la rue et de son patrimoine.
Le voyage démarre dans le porche du bâtiment, qui happe les passants grâce à ses nouveaux atours : du poli-miroir appliqué à ses trois faces et un éclairage LED RGB. Saturée de documents aimantés, cette surface de communication changeante est conçue pour interpeller et créer un jeu de reflets qui dématérialise l’espace et trouble les sens. C’est au cœur de ce vestibule argenté que naît le sentier qui sert de fil d’Ariane aux différentes séquences remodelées des lieux.
En toile de fond, la 2e séquence : un mur végétal souverain. La pupille et l’esprit doivent s’adapter, se questionner puis le mouvement de la rampe amène au jardin, une lanière verdoyante et foisonnante occupant des contenants multiples. Aralia du Japon, Arbre de Judée et autres plantes merveilleuses habitent le lieu. Un tableau de parfums, de feuillages et de couleurs fantastiques envoûte le visiteur.
Au centre, une doline. En son fond frais et ombragé, des fougères, Hostas et autres Rodgersias s’épanouissent : un puits de possibles, un lieu d’enchantement. Et, presque étonné par ce parcours, on tire enfin la porte d’entrée des locaux.
C’est là que la grande courbe amorcée par la rampe prend tout son sens : la salle d’exposition, 3e séquence, se déploie, se déroule sous nos yeux, et ses arcs continuent à exister à l’intérieur, il n’y a pas de rupture spatiale en fait. Notre projet est un dispositif continu et fluide. On comprend alors que le point originel de la composition s’appuie sur la courbe et la contre-courbe de l’existant. C’est de là que vient la lumière, c’est de là que nous renversons la situation. La lumière naturelle envahit l’espace dans toute sa profondeur.
Ce qui nous intéresse dans ce projet, c’est de présenter un espace fluide, un espace dynamique, un espace ample et généreux. Même vide, même sans exposition, le lieu doit être selon nous élégant. Notre projet fonctionne comme un écrin, un bel écrin. Si l’espace est vaste et fluide, il en devient un espace capable. Un espace capable d’accueillir toutes scénographies. C’est pourquoi nous proposons les techniques les plus simples, les plus légères aussi, de mise en place de tout type d’exposition. De plus, les rideaux peuvent disparaître pour donner un grand linéaire d’exposition. Le ruban est plus long que la ligne droite, ses méandres donnent plus de surface d’affichage. À son déroulé s’ajoute un volume cylindrique en brique de terre crue, qui accueille le coin des conseils