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Tribunal d’Instance et Conseil de prud’hommes à Montmorency

AMC n°269
ISSN : 0998-4194
éditeur : AMC
date de parution : Mai 2018
nbre de pages : 124
format : 23 x 30 cm
langues : Français

Au sommaire du numéro d'AMC qui vient de paraître (n°269-mai 2018): un entretien avec Yann Kersalé, un dossier sur les palais de justice, des détails sur les charpentes triangulées et une matériauthèque consacrée aux matériaux réactifs. Mais aussi les réalisations du mois: des bureaux et une galerie d’art à Bordeaux par RCR ARTOTEC, des logements sociaux à Paris (XXe) par Bruther, un groupe scolaire à Clichy-la-Garenne par de Giacinto et Muoto, l’extension d’une scène musicale à Rio de Janeiro par Oyapock, ainsi que la rénovation d’une grange à Montolivet par Delphine Waïss. En référence, le Villagexpo de Saint-Michel-sur-Orge (1966).

Edito

Dégâts Le projet de loi Elan –qui traite notamment de l’"évolution" du logement– a été présenté le 4 avril en Conseil des ministres. Il sera débattu au Parlement à partir de juin pour une adoption, au plus tard, à l’automne. Avec, on le sait, comme objectif de construire davantage de logements, "mieux et moins chers". Et comme moyens, la libération de foncier public, la transformation de bureaux en habitations, des délais de recours réduits pour les permis de construire. Mais aussi… la suppression du concours d’architecture et la remise en cause de la loi MOP pour les logements sociaux. Le gouvernement a raison: pour faire évoluer les logements, rien de mieux, en effet, que de se passer de ceux dont le métier est de les concevoir, notamment à l’occasion des concours! Les architectes pointent avec raison les risques renforcés d’appauvrissement et de standardisation d’un habitat construit à bas coût, meilleur chemin pour fabriquer les quartiers dégradés de demain.

Les quartiers dégradés justement, ceux d’aujourd’hui, reviennent sur le devant de la scène. Jean-Louis Borloo a remis le 26 avril au Premier ministre un rapport sur les banlieues constituant la base d’un plan qui devrait être annoncé fin mai. L’ancien ministre de la Ville pointe, à juste titre, "l’effondrement total" de ces quartiers et demande la relance de la rénovation urbaine, en y injectant la coquette somme de 48 milliards d’euros en dix ans. Même si les problèmes dépassent de très loin la dégradation de l’habitat –­précarité économique, éducative et sanitaire, violence, trafics en tout genre–, le montant de la dépense envisagée contraste cruellement avec l’objectif de la future loi Elan. Si gouverner, c’est prévoir, est-ce bien raisonnable de bâtir aujourd’hui des centaines de milliers de logements à bas coût, pour devoir réparer les dégâts dans vingt ou trente ans à coup de milliards d’euros?

Gilles Davoine, rédacteur en chef